03 janvier 2019

Eclairage public: un entretien difficile

L'éclairage public est depuis quelques temps un sujet de préoccupation. La majorité du parc de luminaires est d'une génération qui a largement fait son temps, certains datent des années 40 (!), et ils sont de plus en plus nombreux à tomber en panne.

On peut distinguer plusieurs types de défaillance de l'éclairage public:
  • L'ampoule grillée.
    Panne banale qu'un simple échange règle rapidement.
  • Le déclenchement de disjoncteur.
    Un défaut d'isolation peut déclencher un arc électrique par frottement d'une branche d'arbre ou par présence d'eau ou de neige.
  • L'intoxication au plomb*, on y reviendra plus loin.
  • Le vieillissement des matériaux.
    C'est le cas qui nous intéresse actuellement. En fait, les luminaires sont totalement exposés aux agents atmosphériques (chaleur, froid, rayons ultraviolets, etc), bien peu de matériaux peuvent y résister durablement.
Si le réflecteur en aluminium s'en sort plutôt bien malgré une certaine perte de capacité réfléchissante, le boîtier en plastique abritant le circuit électrique souffre beaucoup plus du vieillissement. Le plastique se dégrade, perd peu à peu son épaisseur puis se désagrège, exposant ce qu'il est sensé protéger.
La photo ci-dessus est assez explicite: transformateur oxydé, condensateur éventré; on peut changer l'ampoule tant qu'on veut, ça n'éclairera plus. La solution évidente est de remplacer purement et simplement le luminaire.
La politique municipale est de remplacer systématiquement les luminaires défaillants par un modèle à technologie LED qui combine une meilleure efficacité, une consommation moindre, et pour le coup un boîtier métallique plus durable.

Jusqu'à il y a peu, une dotation annuelle d'une douzaine de luminaires suffisait à compenser les défaillances et même plus. Vous avez d'ailleurs pu voir apparaître ces luminaires dans différentes rues de Chalifert.
Nous avons récemment découvert que ce modèle de luminaire était abandonné par le fabricant, ce qui nous oblige à trouver un autre modèle. C'est désormais chose faite avec une référence sélectionnée par le SDESM (Syndicat Des Energies de Seine et Marne) dans le cadre d'un programme de subvention nommé "Opération 3000 lampes", pour remplacer les luminaires les plus énergivores, partout dans le département. Pour notre commande directe, l'approvisionnement a cependant été très long, le fabricant ayant du délai à cause d'une forte demande.
Une difficulté inattendue est que beaucoup de luminaires lâchent en même temps, plus vite que nous ne pouvons les remplacer. Afin de répondre aux besoins urgents, nous essayons de prioriser les luminaires aux points stratégiques (carrefours, passages piétons, cheminements les plus fréquentés). Pour rester dans l'enveloppe budgétaire, nous continuons le remplacement des ampoules pour réserver le remplacement de luminaires aux cas où l'on a plus d'autre choix.

Toutefois, un obstacle majeur s'est révélé depuis l'acquisition de notre nacelle et la formation suivie pour s'en servir en toute sécurité. En effet, cette formation nous a appris les risques à l'approche des lignes électriques non protégés, les conséquences d'un accident électrique sont parfaitement dissuasives ! Et malheureusement, plusieurs secteurs de Chalifert sont justement desservis par des lignes électriques à fils nus, notamment rue Charles Vaillant, route de Jablines et allée Renoir. Considérant les risques encourus en ces lieux, même le simple remplacement d'une ampoule nous est interdit, a fortiori le remplacement d'un luminaire complet.
Nous avons donc interrogé plusieurs entreprises de services en électricité qui ont toutes décliné notre demande, les luminaires étant trop près des lignes pour une intervention sous tension. A voir la réticence des professionnels, on est confortés dans notre choix de ne pas intervenir nous-mêmes sans formation, habilitation ni équipements spéciaux appropriés. L'hiver dernier, l'observation d'amorçages (arcs électriques) alors que de la neige accumulée sur les fils tombait de l'un à l'autre, nous a clairement donné la mesure de la puissance qui circule dans ces fils, ce n'est définitivement pas pour nous !

 Après consultation d'Enedis sur les options possibles, contact a été repris avec le SDESM pour obtenir l'intervention d'une entreprise chargée de faire les démarches nécessaires pour la coupure de courant lors des travaux. Nous avons même accompagné un représentant d'Enedis sur le terrain, mais comme l'intervention ne concerne pas directement le réseau de distribution électrique, il est très peu probable d'obtenir une coupure. C'est finalement le prestataire sous contrat avec le SDESM qui est consulté et retenu pour intervenir après la tranche de remplacements subventionnés. Au moment d'écrire ces lignes, la prochaine opération est en cours de planification.
Cliquez pour zoomer.
Un autre véhicule nacelle est à l'arrière-plan.
Pour ce qui est des pannes, il ne nous est pas toujours possible de les voir. Les longues journées de l'été font par exemple que l'éclairage public ne se déclenche pas en notre présence, alors qu'en hiver c'est nettement plus facile à observer. Même en utilisant la marche forcée des coffret d'alimentation, il est très difficile de pouvoir observer une ampoule qui s'éteint par intermittence. Si vous constatez ce genre d'anomalie, vous pouvez la signaler en mairie. Nous essaierons alors de dépanner dès que possible.



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Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'intoxication au plomb ?
- Tout simplement la constatation que plusieurs luminaires de Chalifert ont été la cible de tirs par armes à feu.
Pas du petit pistolet à air comprimé mais principalement du calibre .22 et parfois nettement plus gros. Dans tous les cas, certains de ces projectiles parviennent à traverser les luminaires de part en part, détruisant au passage ampoule et circuit électrique. Quand on voit que certains boîtiers présentent une vingtaines d'impacts, et vue la hauteur de ceux-ci, on se dit qu'un bon tireur aurait arrêté après avoir fait mouche, et que pour un moins bon il y a eu probablement des loupés et qu'il a fallu plus de tirs. Comment cela peut-il échapper au voisinage ?

Ce petit jeu malsain a un coût de plusieurs centaines d'euros par luminaire, ce qui lui donne un impact financier non négligeable. Compte tenu des risques inhérents au remplacement des luminaires, c'est une activité dont on se passerait volontiers !