24 mars 2022

Nettoyer partout... tout le temps

 

 C'est comme à la maison, il faut tout entretenir. Il faut donc être partout.

 Par exemple, pour dégager les grilles d'avaloirs des eaux pluviales. Ces grilles retiennent des cailloux, des brindilles, de la terre et autres déchets et s'obstruent avec le temps. L'eau les franchit et vient grossir le débit plus bas dans la rue. Pour éviter cela, nous dégageons ces débris de temps en temps. Malheureusement, il en revient assez vite...
Toutes ces grilles ne sont pas autant exposées et la provenance des débris diffère aussi selon leur emplacement. Pour certaines, la complication est que ces plaques sont sécurisées par de la visserie qui rouille et se bloque. Or, on ne peut pas juste casser les vis et reposer les plaques. Même si elles sont lourdes, il pourrait arriver qu'elles sortent de leur logement et dépassent de la chaussée; un réel danger pour la circulation.


Dans un autre domaine, mais toujours en voirie, l'incroyable quantité de déchets collectés sur la voie publique. Si les mauvais gestes sont permanents, les jours de vent fort sont les pires car s'ils coïncident avec les jours de sortie des poubelles de tri sélectif, ces dernières ont tendance à se renverser et à libérer leur contenu particulièrement apte à se laisser transporter jusque dans la nature. C'est quelque chose qu'on ne peut pas laisser faire alors les jours de vent fort, en plus des  ramassages ponctuels, une tournée systématique du village est organisée.

Pour les fois où un incendie est découvert après coup, eh bien il n'y a plus qu'à ramasser. Ici les conteneurs de déchets de la salle polyvalente, un endroit fréquenté par les enfants. Bravo les affreux, arracher le portail avec un véhicule pour faire ça c'est très malin !

 Dans un autre registre, un nettoyage très peu connu dans l'habitat individuel: les gaines de VMC. La ventilation est en fait une aspiration centralisée qui force le renouvellement d'air des lieux de vie. Les grands volumes d'air traités s'accompagnent inévitablement d'un dépôt de poussière. On en voit déjà pas mal sur les buses d'aspiration et leur démontage pour accéder aux tubulures révèle une accumulation importante. Cette poussière peut être propagatrice de feu et fait donc partie des nettoyages obligatoires sur le groupe scolaire (école et château).

Retour à la voirie, avec un type de nettoyage urgent. Une toupie à béton trop chargée a perdu une partie de son chargement en remontant de la route de Lesches à la rue Charles Vaillant. Les coulures de béton séchées sont très désagréables en voiture et sont même une menace pour les deux-roues. Fort heureusement, celle-ci a été repérée avant la prise du ciment et nous avons pu la pelleter puis brosser et rincer. Le volume évacué avoisine deux bonnes brouettes.
Voilà comment on se retrouve à lâcher les activités en cours pour intervenir sur un incident avec déploiement de matériel pas forcément prêt à ce moment là (tonne et pompe vidées pour protection contre le gel). La plupart des usagers de la route ne sauront jamais ce qu'il s'est passé là mais si nous n'étions pas intervenus tous auraient pesté pendant des années !

Mais on ne s'arrête pas là. Il y a malheureusement des interruptions causées par des dépôts sauvages, c'est un sujet qui revient trop souvent, avec des conditions d'interventions parfois scabreuses, ici dans un fossé le long d'un axe très fréquenté.

Et enfin, un nettoyage annuel sur l'école, pour des parties accessibles depuis une échelle: verrière, ardoises, gouttières.
Le nettoyeur de terrasses, équipé d'une rallonge, donne des résultats impressionnants.
Voilà donc encore un aperçu de la grande diversité de nos actions, un peu partout sur le territoire communal. A l'occasion des confinements, ces actions ont été maintenues et nous avons reçu quelques témoignages de sympathie qui nous ont bien fait plaisir.


08 mars 2022

Feu des champs

 

 A circuler tous les jours dans les rues du village, on finit par voir des signes qui sortent de l'ordinaire, et parfois ça prend une tournure inattendue.

Une maison qui se construit, ça prend du temps, on a le temps de s'y habituer. Les aménagements urbains ou paysagers, on ne les voit même plus. Ce sont des choses normales et on n'y fait plus attention. Et parfois quelque chose attire le regard, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais quand on s'y attarde un peu, ce n'est pas normal et la situation bascule.

Ce 17 avril 2020, en passant par le chemin de la Haillette, des fumerolles issues d'un tas de fumier en bordure du champ se font remarquer par une activité inhabituelle. Il y en a bien plus que d'habitude et l'odeur de brûlé indique clairement qu'il ne s'agit pas de la vapeur habituellement observée. Le feu couve sous le tas !

L'info est transmise et les pompiers qui arrivent rapidement décident d'intervenir car les fumées se dirigent vers les habitations. Il n'y a pas de risque de propagation du feu aux maisons qui sont assez éloignées mais les fumées pourraient causer des désagréments aux habitants. 
Le FPT (fourgon pompe tonne) qui se présente sur les lieux a un équipage de trois personnes dont deux vont attaquer le feu au râteau ! C'est un travail particulièrement laborieux et la quantité de matériau à traiter se révèle plus importante qu'au premier abord.


Pendant que l'officier cherche à trouver les propriétaires du champ et du fumier, nous voyons clairement que les pompiers ne peuvent pas s'en sortir avec si peu de moyens. Nous filons à la plateforme de compostage pour demander l'aide d'un engin de manutention afin d'étaler le fumier. En effet, la paille qu'il contient forme en surface une croûte imperméable à l'eau et la lance incendie, malgré sa puissance, ne peut atteindre les couches inférieures embrasées.

Pour le coup, l'origine criminelle peut être facilement écartée: le feu n'est pas en surface, il est uniquement sous couvert. Il s'agit d'une combustion spontanée car l'endroit réunit les trois conditions du triangle du feu: le combustible, l'oxygène et la chaleur. De plus, le feu est bien réparti sur la surface du dépôt, sans rien d'apparent, juste les fumées qui traversent, aucune flamme n'est visible.
Vent, gaz et chaleur de la décomposition
du fumier = auto-allumage

Le FPT dispose d'une réserve d'eau embarquée pour l'attaque rapide, mais la surface à traiter nécessitera quand-même plusieurs allers-retours à la borne incendie la plus proche pour faire le plein. Entre temps, nous avons amené notre tonne à eau et utilisé la motopompe pour aider à traiter des zones inaccessibles à la lance. En fin d'intervention, les dernières fumerolles sont noyées avec nos moyens; notre débit étant plus important mais moins fort, le jet ne projette pas les cendres et ne propage donc pas le feu, par contre il refroidit efficacement et enlève donc le côté chaleur du triangle du feu.
Il n'y a aucun dégât ni victime à déplorer et l'expérience est formatrice. Le dispositif d'intervention est levé en quelques heures, il ne semble plus y avoir d'activité.

Le lendemain, de nouvelles fumerolles sont repérées. Le tracteur et la tonne à eau sont immédiatement mobilisés pour noyer les quelques foyers ayant réussi à se réactiver avec le vent. Cette fois c'est la bonne, le feu est définitivement éteint.

 

Cet article aurait dû paraître il y a bien longtemps mais les circonstances n'y étaient pas favorables. Les publications ont maintenant repris mais 2020 restera une année sans articles pour souligner qu'un événement majeur a perturbé la vie du monde entier.