16 juillet 2022

Débroussaillage: les grands moyens

 En lisant les articles de ce blog, vous comprenez que notre domaine d'action est très étendu. Si cela nous permet d'être réactifs et plutôt autonomes, cela nous accapare également et il nous est souvent difficile de suivre la croissance des végétaux.

En effet, nous sommes fréquemment en retard sur l'entretien des espaces verts malgré une présence quasi-permanente sur le terrain.
Pour nous faciliter le travail, la municipalité a accepté de nous équiper d'une épareuse. Ce nom barbare désigne un appareil que vous avez certainement déjà vu à l'œuvre au bord des routes quand les tracteurs du Département ou des sociétés d'autoroutes entretiennent les accotements.

Photo: J. Capomassi

L'accessoire se monte à l'arrière du tracteur et dispose d'un bras articulé qui porte une tête de coupe à fléaux. C'est bien sûr un engin de taille réduite, adapté à notre modeste tracteur, mais il présente des avantages certains par rapport aux simples débroussailleuses.
- Il est beaucoup plus puissant et traite une bande de 60cm de large en une seule passe. 
- Le bras permet d'agir aussi bien à plat que sur les talus et dans les fossés.
- Il permet d'épargner beaucoup de temps et de fatigue en réduisant le temps de débroussaillage classique.
- Il ne fait pas usage de fil en plastique pour la coupe et ne libère donc pas de polluants dans les sols.
- Il coupe des végétaux jusqu'à 2,5 cm de diamètre, ce qu'une débroussailleuse ne peut faire, même avec des accessoires spéciaux.
- Le bras articulé permet également de travailler en hauteur et ainsi de recalibrer la végétation en bord de route qui interfère avec le gabarit des véhicules. Cette fois, c'est le taille-haie qui est remplacé pour ce travail éprouvant. 

Nous devons en toute honnêteté reconnaître aussi des inconvénients:
- Son installation sur le tracteur est difficile et réduit la disponibilité de celui-ci pour tracter la tonne à eau. 
- L'usage de l'accessoire consomme plus de carburant que le plateau de tonte. C'est heureusement compensé par le fait qu'on n'utilise pas les débroussailleuses pour le même travail, ou beaucoup moins.
- Le travail est assez lent et ne peut se faire que sur le côté droit, ce qui nous empêche de traiter le côté gauche des voies en sens unique.
- C'est une machine assez difficile à maîtriser et nos accotements très irréguliers ne nous aident vraiment pas. Il nous faudra probablement "un certain temps" avant d'obtenir une coupe "présentable". 

Le rapport avantages/inconvénients reste cependant favorable tant qu'on garde la disponibilité suffisante pour s'en servir régulièrement.
Le travail peut sembler laborieux mais il faut considérer que l'on entreprend aussi grâce à cela des travaux qui ne sont pas envisageables avec une simple débroussailleuse.
Par exemple les glissières de sécurité de la route de Lesches n'étaient plus visibles et la végétation commençait à réduire la largeur de la route. Les photos ci-dessous montrent avant/après en moins d'une demi-journée. Ce n'est pas terminé mais le progrès est remarquable en si peu de temps et d'efforts !

Avant (le sol est déjà dégagé).

Après, la glissière de sécurité réapparait.

La reprise des zones nous ayant peu à peu échappé ne se fera que par passes successives et il n'y aura probablement pas de changement spectaculaire mais au moins une amélioration générale. Ce n'est pas une solution miracle mais déjà un coup de main très appréciable.

Il pourra vous arriver de vous retrouver ralentis sur certaines routes de Chalifert les jours où l'épareuse sera en action. Nous essayons de limiter la gêne au maximum, merci pour votre compréhension et votre patience. Ce n'est pas juste pour faire joli mais aussi pour dégager la vue, donc pour la sécurité !

11 juin 2022

Des poules et des abeilles

 

Il y a maintenant quelques années que la commune dispose d'un rucher. L'endroit est en constante évolution.

Il a tout d'abord été implanté près de la tour Taratte mais l'endroit était trop exposé aux vents froids et la mortalité y était élevée. Déménagé à son emplacement actuel chemin de Meaux, il consistait en un alignement de ruches simplement posées au sol. Il s'est avéré que cette disposition ne donnait pas entière satisfaction.

En cas d'inondation, le terrain se retrouve assez vite envahi et les ruches étaient menacées. Elles ont donc été placées sur la terrasse, puis sur les jardinières qui l'entourent. Cela n'est cependant pas satisfaisant non plus car si les ruches sont hors d'atteinte de l'eau, les jardinières destinées à accueillir des fleurs mellifères ne sont plus accessibles.

Il a donc été décidé de créer un ponton pour y poser les ruches. La structure et le plancher sont en bois, et le dessous est rempli de panneaux de mousse isolante. 

Pour que le ponton ne dérive pas, il est entravé latéralement par des pieux métalliques qui forment un guidage vertical; il peut monter et redescendre mais pas quitter sa place.
Tant qu'à faire, les pieux sont utilisés pour installer un toit qui protège les ruches.

Les abeilles ne vont cependant pas rester seules bien longtemps, des poules les rejoignent sur le terrain. D'abord en liberté, la menace d'attaque par des animaux sauvages fait qu'un poulailler est rapidement construit pour les abriter, ne serait-ce que la nuit.

Mais voilà que les attaques se font aussi de jour puisque la nuit ce n'est plus possible. Un enclos grillagé est donc rajouté pour que les poules puissent se promener au plein air en toute sécurité. Des fondations en béton sont prévues pour empêcher les agresseurs de creuser sous le grillage.
Une allée bétonnée est ajoutée pour faciliter l'accès et l'entretien par tous temps.

Dans un prochain article, nous verrons la suite du développement de ce rucher. D'ici là, rappelons que vous trouverez le miel produit à Chalifert à la mairie.




24 mars 2022

Nettoyer partout... tout le temps

 

 C'est comme à la maison, il faut tout entretenir. Il faut donc être partout.

 Par exemple, pour dégager les grilles d'avaloirs des eaux pluviales. Ces grilles retiennent des cailloux, des brindilles, de la terre et autres déchets et s'obstruent avec le temps. L'eau les franchit et vient grossir le débit plus bas dans la rue. Pour éviter cela, nous dégageons ces débris de temps en temps. Malheureusement, il en revient assez vite...
Toutes ces grilles ne sont pas autant exposées et la provenance des débris diffère aussi selon leur emplacement. Pour certaines, la complication est que ces plaques sont sécurisées par de la visserie qui rouille et se bloque. Or, on ne peut pas juste casser les vis et reposer les plaques. Même si elles sont lourdes, il pourrait arriver qu'elles sortent de leur logement et dépassent de la chaussée; un réel danger pour la circulation.


Dans un autre domaine, mais toujours en voirie, l'incroyable quantité de déchets collectés sur la voie publique. Si les mauvais gestes sont permanents, les jours de vent fort sont les pires car s'ils coïncident avec les jours de sortie des poubelles de tri sélectif, ces dernières ont tendance à se renverser et à libérer leur contenu particulièrement apte à se laisser transporter jusque dans la nature. C'est quelque chose qu'on ne peut pas laisser faire alors les jours de vent fort, en plus des  ramassages ponctuels, une tournée systématique du village est organisée.

Pour les fois où un incendie est découvert après coup, eh bien il n'y a plus qu'à ramasser. Ici les conteneurs de déchets de la salle polyvalente, un endroit fréquenté par les enfants. Bravo les affreux, arracher le portail avec un véhicule pour faire ça c'est très malin !

 Dans un autre registre, un nettoyage très peu connu dans l'habitat individuel: les gaines de VMC. La ventilation est en fait une aspiration centralisée qui force le renouvellement d'air des lieux de vie. Les grands volumes d'air traités s'accompagnent inévitablement d'un dépôt de poussière. On en voit déjà pas mal sur les buses d'aspiration et leur démontage pour accéder aux tubulures révèle une accumulation importante. Cette poussière peut être propagatrice de feu et fait donc partie des nettoyages obligatoires sur le groupe scolaire (école et château).

Retour à la voirie, avec un type de nettoyage urgent. Une toupie à béton trop chargée a perdu une partie de son chargement en remontant de la route de Lesches à la rue Charles Vaillant. Les coulures de béton séchées sont très désagréables en voiture et sont même une menace pour les deux-roues. Fort heureusement, celle-ci a été repérée avant la prise du ciment et nous avons pu la pelleter puis brosser et rincer. Le volume évacué avoisine deux bonnes brouettes.
Voilà comment on se retrouve à lâcher les activités en cours pour intervenir sur un incident avec déploiement de matériel pas forcément prêt à ce moment là (tonne et pompe vidées pour protection contre le gel). La plupart des usagers de la route ne sauront jamais ce qu'il s'est passé là mais si nous n'étions pas intervenus tous auraient pesté pendant des années !

Mais on ne s'arrête pas là. Il y a malheureusement des interruptions causées par des dépôts sauvages, c'est un sujet qui revient trop souvent, avec des conditions d'interventions parfois scabreuses, ici dans un fossé le long d'un axe très fréquenté.

Et enfin, un nettoyage annuel sur l'école, pour des parties accessibles depuis une échelle: verrière, ardoises, gouttières.
Le nettoyeur de terrasses, équipé d'une rallonge, donne des résultats impressionnants.
Voilà donc encore un aperçu de la grande diversité de nos actions, un peu partout sur le territoire communal. A l'occasion des confinements, ces actions ont été maintenues et nous avons reçu quelques témoignages de sympathie qui nous ont bien fait plaisir.


08 mars 2022

Feu des champs

 

 A circuler tous les jours dans les rues du village, on finit par voir des signes qui sortent de l'ordinaire, et parfois ça prend une tournure inattendue.

Une maison qui se construit, ça prend du temps, on a le temps de s'y habituer. Les aménagements urbains ou paysagers, on ne les voit même plus. Ce sont des choses normales et on n'y fait plus attention. Et parfois quelque chose attire le regard, on ne sait pas vraiment pourquoi, mais quand on s'y attarde un peu, ce n'est pas normal et la situation bascule.

Ce 17 avril 2020, en passant par le chemin de la Haillette, des fumerolles issues d'un tas de fumier en bordure du champ se font remarquer par une activité inhabituelle. Il y en a bien plus que d'habitude et l'odeur de brûlé indique clairement qu'il ne s'agit pas de la vapeur habituellement observée. Le feu couve sous le tas !

L'info est transmise et les pompiers qui arrivent rapidement décident d'intervenir car les fumées se dirigent vers les habitations. Il n'y a pas de risque de propagation du feu aux maisons qui sont assez éloignées mais les fumées pourraient causer des désagréments aux habitants. 
Le FPT (fourgon pompe tonne) qui se présente sur les lieux a un équipage de trois personnes dont deux vont attaquer le feu au râteau ! C'est un travail particulièrement laborieux et la quantité de matériau à traiter se révèle plus importante qu'au premier abord.


Pendant que l'officier cherche à trouver les propriétaires du champ et du fumier, nous voyons clairement que les pompiers ne peuvent pas s'en sortir avec si peu de moyens. Nous filons à la plateforme de compostage pour demander l'aide d'un engin de manutention afin d'étaler le fumier. En effet, la paille qu'il contient forme en surface une croûte imperméable à l'eau et la lance incendie, malgré sa puissance, ne peut atteindre les couches inférieures embrasées.

Pour le coup, l'origine criminelle peut être facilement écartée: le feu n'est pas en surface, il est uniquement sous couvert. Il s'agit d'une combustion spontanée car l'endroit réunit les trois conditions du triangle du feu: le combustible, l'oxygène et la chaleur. De plus, le feu est bien réparti sur la surface du dépôt, sans rien d'apparent, juste les fumées qui traversent, aucune flamme n'est visible.
Vent, gaz et chaleur de la décomposition
du fumier = auto-allumage

Le FPT dispose d'une réserve d'eau embarquée pour l'attaque rapide, mais la surface à traiter nécessitera quand-même plusieurs allers-retours à la borne incendie la plus proche pour faire le plein. Entre temps, nous avons amené notre tonne à eau et utilisé la motopompe pour aider à traiter des zones inaccessibles à la lance. En fin d'intervention, les dernières fumerolles sont noyées avec nos moyens; notre débit étant plus important mais moins fort, le jet ne projette pas les cendres et ne propage donc pas le feu, par contre il refroidit efficacement et enlève donc le côté chaleur du triangle du feu.
Il n'y a aucun dégât ni victime à déplorer et l'expérience est formatrice. Le dispositif d'intervention est levé en quelques heures, il ne semble plus y avoir d'activité.

Le lendemain, de nouvelles fumerolles sont repérées. Le tracteur et la tonne à eau sont immédiatement mobilisés pour noyer les quelques foyers ayant réussi à se réactiver avec le vent. Cette fois c'est la bonne, le feu est définitivement éteint.

 

Cet article aurait dû paraître il y a bien longtemps mais les circonstances n'y étaient pas favorables. Les publications ont maintenant repris mais 2020 restera une année sans articles pour souligner qu'un événement majeur a perturbé la vie du monde entier.

23 février 2022

Un peu de changement au cimetière

 Il y a maintenant plus de deux ans que nous avons entamé des travaux d'aménagement du cimetière, les résultats commencent à se voir.

Il a toujours été difficile de maintenir les allées du cimetière bien propres, la végétation s'y développe constamment. nous avons essayé de nombreuses techniques après l'arrêt des désherbants chimiques: désherbage à la main, à la binette, au brûleur, il y avait toujours autant d'herbes indésirables.
Nous avons donc essayé la mise en place de géotextile pour bloquer les racines. Pour cela, il a fallu creuser les allées entre 8 et 10 cm de profondeur. Le géotextile est mis en place et agrafé dans le sol puis recouvert de gravillon.
L'aspect est bien plus agréable à l’œil. L'expérience semble concluante et d'autres allées sont donc préparées pour le même traitement. 

Mais tout cela est fait à la main, avec pelle, pioche et brouette. Toute la bonne volonté qu'on peut mettre dans un tel chantier ne donne pas une force surhumaine et il faut donc du temps pour mener les opérations comme voulu, sachant que les autres missions restent toujours d'actualité.

Traçage de nouvelles allées

Les nouvelles allées seront du type gravillonné car les travaux de creusement à chaque nouvelle sépulture font des dégâts, plus faciles à corriger ainsi que sur de l'enrobé.

30 tonnes à étaler !

Pendant ce temps, on s'aperçoit que le géotextile utilisé n'est pas aussi efficace qu'on l'espérait et que les pissenlits parviennent à le traverser. C'est un sérieux revers qu'il va falloir corriger sur les allées restant à équiper.

La nature reprend toujours sa place !

Par coïncidence, des travaux d'enrobé routier sont prévus à proximité et il est donc envisagé de profiter de la présence de l'entreprise pour faire goudronner une partie des allées.
C'est désormais chose faite, et pour une surface plus importante que prévu initialement puisque l'entrée et l'entourage du monument aux morts ont également reçu le fameux revêtement. Avec la grande allée centrale et une partie de la zone d'évolution des convois funéraires, c'est autant de surface qu'il n'y aura plus besoin de biner plusieurs fois par an. Ce qu'il reste à faire est bien plus facile car le géotextile limite la repousse à quelques endroits où les racines sont profondes et résistantes. Tout ce qui était juste en surface est actuellement sous contrôle.

La grande allée transversale

L'entrée devant le monument aux morts

Il reste certains secteurs à traiter au géotextile/gravier, avec cette fois une meilleure efficacité grâce à plusieurs couches de géotextile.

Nous ne sommes pas sensés toucher aux sépultures, leur entretien revient aux familles titulaires des concessions. Pour les tombes en état d'abandon manifeste, nous ne pouvons que consacrer un peu de temps pris sur nos autres missions d'espaces verts pour lesquelles on a souvent du mal à suivre...