10 décembre 2018

Fenêtres école

Les enseignantes de l'école nous informent régulièrement des besoins en maintenance des locaux. Nous essayons de répondre le plus rapidement possible tant que cela se limite à des interventions simples. Mais parfois, la tâche est un peu plus complexe. Un bon exemple avec les fenêtres qui commençaient à présenter des fuites.

Au premier regard, ces fenêtres présentent déjà un aspect très altéré avec beaucoup de manques de peinture. Ce n'est évidemment pas une couche de peinture qui empêchera la pluie d'entrer, il faut donc regarder de plus près.

Premier constat: plusieurs fenêtres sont difficiles, voire impossibles à fermer correctement. Le bois des battants s'est déformé et certains verrouillages ne s'emboîtent plus. D'ailleurs, nombre d'entre eux sont abîmés et même recouverts de peinture, le problème n'est donc pas récent.

Deuxième constat: les joints d'étanchéité sont en très mauvais état. Ils ont plus de 20 ans et c'est un âge vénérable pour de l'élastomère. Le vieillissement du matériau n'est pas seul en cause; en plus de la rigidité qui réduit l'efficacité des profilés, plusieurs couches de peinture murale les recouvrent quasi systématiquement. Sur certaines fenêtres, les joints sont partiellement arrachés et pincés entre le battant et le châssis (ce qui peut contribuer à la déformation vue plus haut). Pour certaines fenêtres, les joints sont tout simplement absents !
Les différentes couleurs représentent autant de peintres
qui barbouillent les joints: pas sérieux !
Troisième constat: l'origine des entrées d'eau lors des pluies est un pourrissement du bois, caché par de la peinture. Il y a des entreprises de peintures qui ne veulent pas s'encombrer avec des détails...
A gauche de la rainure, du bois pourri repeint !
La solution la plus simple serait bien sûr un remplacement pur et simple des fenêtres. Vu le nombre de ces fenêtres, le coût d'une telle opération sort du cadre de la simple maintenance. Pourtant, il reste possible d'intervenir et d'améliorer la situation.

A commencer par les joints qui ne se trouvent évidemment pas dans le commerce puisque les fabricants préfèrent vendre des fenêtres neuves... Nous avons trouvé une entreprise sérieuse qui nous a fabriqué sur mesure des joints adaptés à nos fenêtres. Il a fallu du temps pour déterminer les bons modèles (il y a trois profilés différents), obtenir des échantillons et faire des essais avant de passer commande. Le délai de fabrication sera mis à profit pour les travaux préparatoires.

Les vacances scolaires d'été seront finalement insuffisantes pour mener à bien l'opération qui sera poursuivie lors des congés suivants. En effet, puisque la peinture est à refaire, il faut commencer par poncer le bois. Les battants présentent des moulures qui sont très longues à traiter, le reste étant constitué de profils assez compliqués à atteindre même avec une petite ponceuse.

Pour les zones où le bois est trop abîmé, celui-ci est tout simplement retiré au ciseau à bois et remplacé par des morceaux neufs assemblés pour reconstituer le profil. Le tout reçoit si besoin un renfort au fondur et un traitement préventif  pour charpentes. Les défauts d'aspect résiduels sont corrigés à la pâte à bois.

Une fenêtre bien abîmée...
... et une autre encore plus !
Profilage et rainurage avec des montages à base d'outils électroportatifs.

Après remise en place, bientôt la peinture.
Quand tout cela est fait et sec, place à la peinture. Deux couches à étaler dans une position parfois scabreuse, avec la difficulté de la chaleur tellement intense que la peinture forme une pellicule entre la sortie du pot et l'arrivée du pinceau sur le bois !
A force de jouer à cache-cache avec le soleil pour pouvoir appliquer la peinture dans de bonnes conditions, la réfection et la protection finissent par aboutir et les joints, arrivés entre temps peuvent être mis en place.
Pose des joints profilés neufs

Les joints neufs posés, plusieurs fenêtres deviennent difficiles à fermer et lorsque l'on insiste, les joints finissent par sortir de leur logement. Ces logement n'ont pas les mêmes dimensions sur toutes les fenêtres ! Des agrafes les immobilisent mais certains points de fermeture doivent être limés pour bien accrocher dans leur gâche.
Le résultat est immédiatement perceptible à l'absence de courant d'air, et même à l'oreille par une meilleure isolation phonique. Un orage nous apportera la confirmation de l'étanchéité à l'eau et que l'opération est globalement réussie.

Maintenant, certaines fenêtres du château poseraient aussi des problèmes similaires...

Environ trois mois après les travaux, les difficultés à refermer les fenêtres persistent, les joints devraient pourtant avoir pris la forme de leur logement. Dans certains cas, les fenêtres s'ouvriraient toutes seules par vent fort ! A y regarder de plus près, les gâches à rouleau sont toutes déformées par un mauvais réglage. En effet, les rouleaux de verrouillage sont montées sur un excentrique dont la position est trop serrée. Le réglage amène un mieux très relatif. Certaines fenêtres n'ont pas ces rouleaux de verrouillage, d'autres n'ont pas leurs points haut et bas, ce qui les a laissés se déformer. Des défauts de fabrication et installation qu'il est bien trop tard pour corriger maintenant que le froid est là. Il va falloir éviter de manœuvrer les fenêtre délicates jusqu'à ce qu'une nouvelle tranche de réparation soit possible aux beaux jours.